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Mouvements de fuite et interventions antiracistes
La manière, dont la migration a lieu, est soumise à un procès de changement permanent. Aujourd'hui, les demandes d'asyle servent de moins en moins de possibilité pour l'immigration. D'autres chemins, comme par exemple les unification de familles, ont gagné en importance. En même temps, les lois racistes et hétéro-sexistes sur l'immigration de marriage deviennent plus restrictives. Le racisme institutionnel se reflète aussi dans d'autres domaines judiciaires (par exemple les lois sur la naturalisation en Allemagne, mais aussi les lois sociales), autant que dans les violences policières racistes. Nous allons essayer d'examiner ces changements, pour ensuite developper des stratégies à leur encontre.
Les formes de luttes menées par les migrants, l'auto-organisation, et la résistance de tous les jours contre le racisme institutionnel sont multipliées : des migrants décident de rester, malgré les circonstances précaires, sous lesquelles ils doivent
vivre. Ils traversent les frontières et s'organisent. Les luttes des migrants ont joué un rôle important dans l'histoire de la région de la Ruhr. C'est pourquoi cet aspect ne doit pas être oublié lors du congrès BUKO.
Il se pose la question, comment d'autres luttes émancipatrices peuvent être liées à celles des migrants.
Même si le nombre de fuites vers l'Europe centrale s'est réduit, les raisons ne sont pas moins nombreuses qu'avant – bien au contraire : l'exploitation et la violence au niveau global, la destruction des fondements de l'existence d'un grand nombre de personnes, et le construction
artificielle d'une surpopulation progressent. La militarisation des frontières extérieures de l'Union européenne (FRONTEX) aggrave le danger pour les migrants de perdre leur vie lorsq'ils traversent la frontière.
Le discussion publique sur l'immigration a lieu dans le contexte d'un discours agressiv sur l'intégration. D'une part, ce débat peut être compris comme un discours raciste contre les migrants, d'autre part, les organisations migrantes s'en servent pour demander leurs droits
de participation politiques et sociaux. Comment pouvons nous nous positionner dans cette question? L'intégration devrait-elle être rejetée comme une demande d'assimilation et de soumission à l'état et à la société? Ou-bien peut-elle au
contraire être vue d'une manière positive, en la comprenant comme le contraire de l'exclusion? Encore et encore, le discours public a produit des clichés racistes sur les migrants. Actuellement, cela a lieu par exemple dans le domaine de la violence à domicile et
sexuelle.
Quelles alliances pouvons-nous former, pour nous defendre contre ce discours, tout en defendant les femmes migrantes?
Le changement climatique comme crise de société
Le changement climatique maintenant discuté aussi au BUKO ? C’est vraiment nécessaire ? Nous pensons que oui. La crise écologique qui est enfin enregistrée par les gouvernements et le capital est aussi un conflit social pour la répartition des ressources et l’expression d’une inégalité sociale. Cette « catastrophe climatique » n’est pas un « phénomène naturel » mais bien une crise fondamentale de société. C’est une réalité que les organes gouvernementaux officiels, les entreprises se disant écologiques et les gestionnaires environnementaux du parti des Verts écourtent ou récusent volontiers lors des débats et prises de position politiques actuels sur le climat. L’industrie des médias et celle des sciences jouent également le jeu et propagent une gestion de crise moderniste du type « laissez faire ». Les contradictions sont alors évidentes : comment concilier la promesse d’un modèle occidental de consommation pour toutes et tous avec la disparition rapide des sources d'énergie fossiles et la baisse des rejets de dioxyde de carbone ? Pourquoi le capitalisme centré sur les sources d'énergie fossiles devrait, maintenant, se transformer en capitalisme vert alors que les pays industriels assurent leur accès aux sources d'énergie par le biais d’une pression militaire accrue?
Ce sont ces contradictions que, lors du congrès, nous souhaitons analyser et discuter dans l’optique d’une crise de société. Nous accorderons une place importante à l’échange de vues sur des possibilités d’intervention concrètes dans le cas de luttes sociales actuelles : comment peut-on soutenir de manière critique et solidaire les revendications émancipatrices du mouvement brésilien des sans-terre, les associations de petits paysans toujours plus nombreuses dans les pays du Sud ou bien les actions de « Bahn für Alle » (« Le train pour tous ») ici en Allemagne ? De quelles possibilités d’action disposons-nous dans les métropoles et en-dehors de celles-ci en ce qui concerne l’abandon de la production d’énergie fossile et nucléaire et de la production d’armes ? Quelles possibilités existe-t-il en faveur d’un approvisionnement décentralisé en énergies renouvelables et d’une organisation des transports et d’une production de marchandises toute les deux écologiques ? En fin de compte, il y va de changements fondamentaux des rapports socio-environnementaux véhiculés – qui, aujourd’hui encore, présentent un caractère hégémonique – et du bouleversement de ces rapports vers l’affirmation d’une vie agréable.
Comme lecture préliminaire ou par simple curiosité, nous recommandons la collection d’articles (en allemand) disponible en ligne d’un séminaire sur un sujet similaire :
» Reader Naturverhältnis (pdf)
A bientôt à Dortmund !